Du 23 au 25 septembre 2024, une délégation de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED) s’est rendue à Genève pour une mission de plaidoyer. Ce déplacement visait à attirer l’attention des Nations Unies et des experts internationaux sur les violations des droits humains, notamment les disparitions forcées, en Égypte et au Maroc.
Rencontres et échanges marquants :
- Plaidoyer auprès de la Rapporteuse spéciale sur la vérité, la justice et la réparation
La délégation a fait état du manque de justice indépendante au Maroc, en soulignant les limites de l’Instance Equité et Réconciliation (IER). Le rapport de l'IER, bien que fondateur, n'a pas permis de résoudre toutes les disparitions forcées. De plus, l’Égypte reste un pays préoccupé avec des exécutions extrajudiciaires et des cas de disparitions forcées. Le mandat de la rapporteuse spéciale s'est engagé à examiner la situation, en fonction des mécanismes internationaux disponibles. - Discussion avec la Rapporteuse spéciale sur la liberté de réunion pacifique
Vanessa Asensio Pérez, représentante de la rapporteuse, a encouragé la FEMED à soumettre des cas documentés, en insistant sur la précision des rapports. Une invitation pour une visite en Égypte a été lancée, mais elle reste sans réponse. - Soutien de la Mission permanente suisse
La délégation a demandé à la Suisse d'intervenir dans le cas d’Ibrahim Metwally, un avocat égyptien arrêté et détenu depuis cinq ans. Ce dernier a été intercepté à l'aéroport alors qu'il s’apprêtait à rencontrer le Groupe de Travail des Nations Unies sur les Disparitions Forcées. La Suisse a également été sollicitée pour soutenir la mise en place d’un mécanisme de vérité au Maroc. - Rencontre avec la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits humains
Le cas d'Ibrahim Metwally, ainsi que les pressions sur les journalistes au Maroc, ont été abordés avec l'équipe de la Rapporteuse. Des stratégies de communication ont été discutées, notamment la publication de communiqués de presse ciblés et des campagnes sur les réseaux sociaux pour mobiliser l’opinion publique. - Dialogue avec le Comité des disparitions forcées (CED)
La délégation a participé à une session publique avec des experts du Comité des disparitions forcées, soulignant l’échec des mécanismes de justice transitionnelle au Maroc. Les représentants ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impunité des responsables de violations graves des droits humains, qui occupent encore des postes de pouvoir. - Rencontre avec le Secrétariat du Conseil des droits de l’homme (CDH)
La FEMED a mis en avant la nécessité d’une meilleure coopération entre les ONG et les bureaux des Nations Unies, en soulevant des difficultés de communication. Le Secrétariat du CDH a recommandé à FEMED de participer activement au processus d’Examen Périodique Universel (EPU).
Résultats de la mission :
Cette mission de plaidoyer a permis de renforcer les liens entre la FEMED et plusieurs organes des Nations Unies, tout en mettant en lumière des cas concrets de violations des droits humains en Égypte et au Maroc. FEMED a également reçu des conseils stratégiques pour maximiser l'impact de son plaidoyer à travers des campagnes médiatiques et des soumissions aux mécanismes internationaux.
La FEMED continue d’œuvrer pour la justice et la vérité dans la région euro-méditerranéenne, en soutenant les familles des disparus et en appelant à la fin de l'impunité.