Paris, le 10 février 2017 : Après trois tentatives de fermeture par les autorités égyptiennes depuis février 2016, le Centre El Nadeem pour la Réhabilitation des Victimes de la Violence, s’est vu fermé officiellement le 9 février 2017. Des membres des forces de sécurité sont arrivés tôt le matin et ont scellé la porte en profitant de l’absence du personnel qui s’était dressé contre les précédentes tentatives de fermeture. Le concierge de l’immeuble qui a essayé d’empêcher les forces de sécurité d’entrer dans l’immeuble a été arrêté par ces derniers, a subi un interrogatoire puis a été relâché plus tard. Aida Seif El-Dawla, cofondatrice du Centre El Nadeem et inscrite sur la liste d'interdiction de voyager depuis un an, a été menacée de se faire embarquer avec le concierge lorsqu’elle a voulu s’interposer à son arrestation.
Suite à une ordonnance administrative décrétée le 17 février 2016, les membres du Centre EL Nadeem, accusés d’avoir contrevenue aux conditions d’enregistrement qui leurs avaient été accordées, faisait l’objet de harcèlement de la part des autorités. Ces derniers ayant saisi la justice pour contester la décision de fermeture reçue le 17 février, n’ont jamais pu obtenir plus de précision ni de clarification sur les cases de cette décision. Les avocats du Centre se sont adressés au Ministère de la Santé où il leur a été dit qu'à leur connaissance aucune violation n'avait eu lieu.
Agréé depuis 1993, soit plus de 20 ans, le Centre El Nadeem apporte un soutien aux victimes de la torture et de la violence et, est l’une des principales sources crédibles publiant des rapports sur les actes de torture, le recensement des cas, les conditions de détention ainsi que toutes les violations des droits de l’Homme en Egypte. Le Centre El Nadeem gère également un programme de lutte contre la violence à l’encontre des femmes.
La FEMED déplore le règne de l’impunité en Égypte et l’amplification de l’usage de la répression visant les militants des droits de l’Homme et notamment ceux qui travaillent sur la torture et les disparitions forcées. Elle se solidarise avec le Centre El Nadeem en condamnant fermement sa fermeture abusive.
La FEMED demande également aux autorités égyptiennes de suspendre l’ordre de fermeture du Centre El Nadeem, d’expliquer les raisons de leur décision, et de respecter le droit de contester cette décision devant un tribunal. Elle appelle également à la solidarité nationale et internationale pour faire face à la répression visant à décourager les victimes, leur famille, la société civile dans son ensemble et toutes les personnes qui soutiennent leur quête de vérité et de justice.
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