La FEMED a mené une mission de plaidoyer à Genève, du 8 au 12 Mai 2023, en marge de la 130ème session du Groupe de travail des Nations Unies contre les disparitions forcées et involontaires. Dans le cadre de cette mission, la Fédération a invité ses associations membres d’Algérie, de Libye, du Maroc, du Liban ainsi qu’une association partenaire d’Egypte.
Les membres libyens de la délégation, en réponse aux préoccupations du GTDFI sur la pertinence et les conditions d’une visite en Libye, ont recommandé de mettre en œuvre une telle action. Ils ont cependant mis l’accent sur la forte probabilité d’une non-coopération des autorités. Actuellement, la plupart des personnes disparues se trouvent entre les mains de milices, liées avec le Ministère de l’intérieur. Par conséquent, le dialogue avec les autorités libyennes est essentiel pour mettre un terme au phénomène des disparitions forcées, causées par les milices de l’Etat.
Quant au Liban, les perspectives ouvertes par la loi 105, instituant les droits des familles à connaître le sort des personnes disparues, ont longuement été examinées. Les discussions ont ensuite porté sur les conditions de renouvellement de la commission mise en place par ladite loi, ainsi que sur tous les éléments permettant d’expliquer et d’analyser ses dysfonctionnements ainsi que ses blocages. Enfin, un accent particulier a été mis sur la nécessité pour le GTDFI de s’impliquer dans la mise en oeuvre et dans les travaux de cette commission, par le biais de visites, de rencontres ainsi que de débats avec des personnalités politiques libanaises, entre autres, pour lever les obstacles aux financements et, surtout, pour provoquer une véritable volonté politique quant à l’exploitation du potentiel de cette loi.
Le cas de l’Egypte a été également examiné, notamment au regard de l’inquiétante augmentation des arrestations et détentions arbitraires, ainsi que des disparitions forcées. Par ailleurs, en s’appuyant sur le cas d’Ibrahim Metwally Hegazy, le représentant de la Commission égyptienne des droits et liberté, qui a dressé le tableau de la situation des défenseurs des droits et liberté de l’Homme en Egypte. Les discussions ont ensuite porté sur la faisabilité d’une visite du GTDFI en Egypte afin de faire l’examen de la sécurité des familles des personnes disparues, ainsi que des individus et des organisations les défendant.
Source de la photo : Site de l'ONU