Les quatres dernières rencontres EUROMED
Beyrouth - Février 2000
Reconnaissant l’ampleur du phénomène des disparitions forcées dans le bassin euroméditerranéen, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a organisé la Première rencontre euroméditerranéenne des familles de disparu(e)s en partenariat avec le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA) et le mouvement de « Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement » (SOLIDA). Du 7 au 11 février 2000, à Paris, Genève et Bruxelles, elle a réuni les familles de disparu(e)s et leurs représentants du pourtour euroméditerranéen ainsi que les comités de soutien, les ONG nationales et internationales de défense des droits de l’Homme.
Au terme de cette rencontre, l’unification des divers mouvements luttant contre les disparitions forcées est apparue nécessaire en vue d’accroître la visibilité du mouvement de familles de disparu(e)s au niveau international et de renforcer la lutte le travail des associations luttant contre les disparitions forcées dans la région. Les participants à la rencontre ont décidé de créer la Coalition euroméditerranéenne contre les disparitions forcées. La Déclaration finale de la Première rencontre euro-méditerranéenne des représentants et familles de disparu(e)s, élaborée le 9 février 2000, a établi cette coalition.
La Première Rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus a constitué l’acte fondateur de la Coalition euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées. Face au succès de cette rencontre en terme d’échanges, la FEMED a décidé d’inclure cette activité dans son programme d’actions.
Maroc - Juin 2008
La Deuxième rencontre euroméditerranéenne des familles de disparus sur le thème « La Convention internationale contre les disparitions forcées au défi des pays euroméditerranéens » a eu lieu les 12, 13 et 14 juin 2008 à Rabat (Maroc).
Plus d’une centaine de personnes y ont participé, en particulier des représentants d’associations de familles de disparu(e)s de la région euroméditerranéenne - Algérie, Bosnie Herzégovine, Chypre, Espagne, Irak, Liban, Libye, Maroc, Serbie, Syrie et Turquie - ainsi que des experts et des professeurs de droit international, des militants des droits de l’Homme et des organisations d’autres régions - AFAD, FEDEFAM, FIDH, ICTJ, ICMP, HRW, etc.
Les différents thèmes abordés au cours de cette conférence ont permis d’avancer plusieurs observations et suggestions relatives aux victimes de disparitions forcées et à leurs familles, ainsi qu’au mouvement des droits de l’Homme et à la communauté politique du bassin euro-méditerranéen.
Cette conférence très enrichissante a permis à des associations de rencontrer pour la première fois leurs homologues voisins ou plus lointains. Pendant ces trois jours ils ont pu discuter, échanger des informations et planifier des actions communes en vue de l’éradication des disparitions forcées dans la région méditerranéenne.
Grâce à cet évènement, la FEMED a formé de nombreux militants sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Cette Convention, adoptée le 20 décembre 2006 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, instrument qui permettra de lutter plus efficacement contre cette pratique. Elle entrera en vigueur après sa ratification par vingt pays. Les travaux de cette Deuxième rencontre euroméditerranéenne des familles de disparus se sont achevés par un appel à ratifier la Convention : l’Appel de Rabat.
Après la conférence, une délégation - composée de Nassera Dutour, Présidente de la FEMED, Rachid El Manouzi, Secrétaire Général de la FEMED, Boudris Belaid, représentant de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, Eric Goldstein, représentant de la Coalition internationale contre les disparitions forcées et Moussa Salem, représentant du Comité de coordination des familles de disparus et des victimes de disparition au Maroc, a rencontré Monsieur Liddidi, Secrétaire Général du Ministère de la justice et Monsieur El Hajoui, Secrétaire Général de la Primature.
Afin de clôturer cette Deuxième rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus, le 16 juin 2008, la FEMED a tenu une conférence de presse dans les locaux de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) pour présenter le déroulement de la conférence ainsi que que celui des rendez vous avec les autorités marocaines. C’est aussi dans ce cadre que l’Appel de Rabat a été présenté et diffusé à la presse.
Turquie - Décembre 2009
Les associations de familles de disparus de toute la région ont participé à la rencontre: Algérie, Maroc, Liban, Bosnie, Kosovo, Serbie, Irak, Chypre, Espagne et Turquie. De plus, plusieurs ONG locales et internationales travaillant aux côtés de ces associations dans la lutte contre les disparitions forcées étaient présentes. De nombreux experts internationaux ont été invités à prendre la parole lors de cet événement. 120 personnes, dont 60 invités internationaux, ont ainsi participé à cette rencontre .
Du 11 au 13 décembre 2009 s’est tenu à Istanbul (Turquie), la Troisième rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus. Le thème de cette réunion était « justice transitionnelle et disparitions forcées ». Les commissions vérités sont employées à titre d’outils transitionnels et semi-juridiques dans des pays où de graves violations des droits de l’homme ont eu lieu. Pour la plupart des familles de disparus, il s’agit de l’une des solutions à examiner pour obtenir la Vérité. Dans cette idée, la rencontre a été organisée autour d’interventions aux dimensions théoriques et pratiques afin de former, d’informer et de servir de point de départ aux discussions. Suite à cette rencontre a eu lieu l’Assemblée Générale Ordinaire de la FEMED qui a réunit une quarantaine de participants.
Il est à souligner que cette activité a été organisée en partenariat avec les associations locales YAKAY-DER, Mères pour la paix, IHD, ainsi que le Centre International pour laJustice Transitionnelle. La réalisation de cet événement aurait été impossible sans le soutien d’Aim for Human Rights, l’Agence catalane pour la coopération et le développement (ACCD), la Fondation Soros, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).
Après la rencontre, une délégation composée de la FEMED et des associations turques de familles de disparus s’est rendue à Ankara afin de rencontrer les autorités : le Directeur des Affaires Etrangères du Ministère de la Justice, la Directrice du Conseil de l’Europe et des Droits de l’Homme au Ministère des Affaires Etrangères et le Vice Président de la Présidence des Droits de l’Homme faisant partie du Bureau du Premier Ministre.
Beyrouth - Novembre 2013
Les 23 et 24 novembre 2013 s’est déroulée, à Beyrouth au Liban, la 4e rencontre euro-méditerranéenne des associations de familles de disparus sur le thème « Disparitions forcées, Vérité et Lutte contre l’Impunité ». Celle-ci, organisée par la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) en partenariat avec ses associations membres au Liban, à savoir le Centre Libanais des Droits Humains (CLDH), l’Association de Soutien aux Libanais en détention et en exil (SOLIDE) et le Comité des Familles de personnes kidnappées ou disparues au Liban (CFKD).
Cette rencontre a été scindé en panel de travail :
Le premier panel portait sur un « État des lieux des ratifications de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Opportunités et difficultés ». Le deuxième panel était axé sur « La lutte contre l’impunité : définition, principes et enjeux ». Le troisième panel traitait du « Devoir de mémoire, collecte d’informations & évaluation des besoins des familles de disparus ».
La volonté de certaines associations membres de la FEMED de mise en place de programmes de collecte d’informations selon des modalités semblables à celles du questionnaire du CICR a permis une discussion approfondie sur ce sujet. Ainsi, la nécessaire prise en compte du contexte local, l’essentialité d’un accès aux familles de tout bord (le cas de la Libye a notamment été discuté) et le besoin de s’intéresser aux différents cas de disparitions forcées menés dans l’État (ethniques, religieux, politique) sont autant d’éléments à prendre en compte afin d’éviter une instrumentalisation politique des organisations ou des problèmes sécuritaires.
Le quatrième panel se concentrait sur les « Disparitions forcées, la lutte contre l’impunité et la compétence universelle ». Le cinquième et dernier panel parlait exclusivement de : « La place des femmes dans les processus de justice transitionnelle et de lutte contre l’impunité ».