L'Union européenne a exprimé, le 31 décembre 2008, de vives inquiétudes concernant la sécurité de l'avocate iranienne Shirin Ebadi, après la fermeture des bureaux de l'association qu'elle dirige, le Cercle des défenseurs des droits humains, à Téhéran, le 21 décembre 2008. Cette fermeture a eu lieu quelques jours après que l'organisation ait prévu de célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En réaction, l'UE a convoqué l'ambassadeur d'Iran en France et a fermement exprimé son mécontentement face aux menaces pesant sur Shirin Ebadi et ses collaborateurs. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a souligné que la sécurité de Mme Ebadi relevait directement de la responsabilité des autorités iraniennes.
De plus, la France a réclamé la réouverture du Cercle des défenseurs des droits humains et a demandé aux autorités iraniennes de lui accorder enfin un statut légal, une demande restée sans réponse depuis plusieurs années. Cette organisation, fondée par Shirin Ebadi en 2000, œuvre pour la défense des droits humains en Iran et lutte contre les abus commis par le régime. Human Rights Watch, organisation internationale de défense des droits de l'homme, a également exprimé ses inquiétudes concernant la persécution croissante de Shirin Ebadi et de ses collègues. Elle a mis en garde contre de possibles arrestations arbitraires, détentions et poursuites judiciaires sur la base de charges souvent douteuses, une pratique courante des autorités iraniennes.
Human Rights Watch a également rappelé d’autres cas similaires, comme celui de Mohammad Sadiq Kaboudvand, un défenseur des droits humains kurde actuellement emprisonné en Iran pour ses activités. L'organisation a souligné que ce type de harcèlement judiciaire est fréquent en Iran, ce qui accroît les préoccupations internationales quant à l'ampleur de la répression à l'égard des militants des droits humains.
Cette inquiétude coïncide avec un autre événement préoccupant, à savoir la détention de l'éminent blogueur irano-canadien Hossein Derakhshan. Les autorités iraniennes ont confirmé son arrestation après qu’il ait été interpellé à son arrivée à Téhéran en novembre 2008. Ses écrits, souvent critiques à l’égard du régime iranien, ont conduit les autorités à l'arrêter pour ses publications, accusant notamment ses écrits d'atteindre à la dignité des figures vénérées du chiisme.
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