Le 16 juin, le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) a condamné par contumace deux membres du Hezbollah à la prison à perpétuité pour leur rôle dans l’attentat meurtrier de 2005, qui a tué l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri et vingt-et-une autres personnes. Cet attentat, perpétré par un kamikaze à Beyrouth, a également fait deux cent vingt-dix blessés et a profondément marqué le peuple libanais. L'attaque a provoqué un soulèvement populaire et a conduit au retrait de l'armée syrienne du Liban, un événement marquant pour le pays.
Rafic Hariri, symbole du renouveau économique et politique du Liban, a été assassiné alors qu’il circulait en convoi dans la capitale. Sa mort a mis le feu aux poudres et a donné naissance à des manifestations massives qui ont contraint la Syrie à mettre fin à une présence militaire de près de 30 ans. Le peuple libanais a vu dans cet attentat non seulement la perte d’un leader mais aussi un tournant dans la relation du Liban avec la Syrie. Son fils, Saad Hariri, a ensuite pris les rênes du mouvement politique du père et a gagné les élections de 2005 et 2009.
Le tribunal des Nations unies a condamné Salim Ayyash, un membre du Hezbollah, à la perpétuité en 2020 pour son rôle dans le complot ayant mené à l’attentat. Toutefois, les autres suspects, notamment Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi, ont été acquittés en première instance, faute de preuves suffisantes. L’accusation a fait appel de ces acquittements, et les deux derniers suspects ont désormais été reconnus coupables en appel de complot et d’homicide intentionnel.
Malgré ces condamnations, la situation reste incertaine. Le Hezbollah, qui n’a jamais reconnu l’autorité du tribunal, refuse de remettre les suspects aux autorités internationales. Par conséquent, il est peu probable que les coupables soient effectivement incarcérés. Le peuple libanais continue de chercher justice pour cet attentat qui a changé le cours de l’histoire de leur pays, tout en observant les difficultés d’obtenir une véritable responsabilité, avec un Hezbollah qui garde son emprise sur une partie du pouvoir au Liban.
Source de la photo : Anwar Amro / AFP.