Du 27 au 30 août 2025, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, notre organisation a mené une campagne de sensibilisation intitulée « La violence du silence », avec le soutien d’associations venues d’Amérique latine, d’Asie, du Proche et Moyen-Orient, et d’Europe. Pendant quatre jours, des événements publics, artistiques, académiques et militants ont permis de rendre visibles les luttes des familles de disparu·e·s, de rappeler l’urgence de la vérité et de la justice, et de dénoncer l’impunité persistante.
La mobilisation a débuté le 27 août, avec un rassemblement place de la Bastille, en présence de nombreuses associations comme ¿Dónde Están?, Terre et Liberté pour Arauco, Bolivie Libre ou H.I.J.O.S Paris. Ce moment solennel d’ouverture a été ponctué de prises de parole dressant un état des lieux des disparitions forcées dans différents pays, appelant à une solidarité internationale renforcée et à une reconnaissance institutionnelle des responsabilités.
Le 28 août, une projection du documentaire La Terre a promis au ciel, de Sabina Subašić, a eu lieu à l’Hôtel de Ville de Paris. Le film retrace l’engagement de trois personnes engagées en Bosnie-Herzégovine dans la recherche des corps de disparu·e·s de guerre. Suivi d’un débat animé par Marija Barić avec la participation de Geneviève Garrigos et Nassera Dutour, ce moment d’échange a mis en lumière le travail impressionnant, souvent bénévole, de recherche, d’exhumation et d’identification, tout en élargissant la discussion à d’autres contextes nationaux marqués par le silence des autorités.
Le 29 août, une conférence académique s’est tenue au siège d’Amnesty International autour du thème central de la campagne. Introduite par M. Harbi et modérée par Mme Moreno, la rencontre a été structurée en deux temps : une première partie théorique, nourrie par les interventions d’expert·e·s comme Emmanuel Decaux et Wendy Carazo Méndez, et une seconde consacrée aux témoignages forts de Houria Abdelouahed et Maria Laura Stirnemann. Cette soirée a permis d’analyser la violence du silence à la fois d’un point de vue juridique et psychanalytique, en soulignant les effets profonds de la disparition forcée sur les individus et les sociétés.
Enfin, le 30 août, jour officiel de commémoration, un grand rassemblement public a investi la Place de la République de 11h à 18h. Avec des stands d'information tenus par plus d’une dizaine d’associations partenaires, des expositions, des projections de documentaires et une performance musicale de Nadia Rabhi, cette journée a permis de sensibiliser un large public à la cause des disparu·e·s. Les prises de parole des représentant·e·s associatifs ont souligné l’importance de la mobilisation collective face à l’impunité, et une minute de silence a été observée en hommage aux victimes et à leurs familles.
Cette campagne a démontré, une fois encore, que si le silence des institutions persiste, la voix des familles, des militant·e·s et des allié·e·s continue de se faire entendre, avec force et dignité.