Journée Internationale des victimes de disparition forcée – La violence du silence – Vendredi 29 août 2025

A l’occasion de la troisième journée, l‘équipe de la FEMED a organisé une conférence académique organisée de 18h à 22h au siège d’Amnesty International, autour du thème central de notre campagne : la violence du silence. Cette soirée a été pensée comme un espace de réflexion et de transmission, mêlant expertises juridiques, analyses théoriques et témoignages de vécu.

Nous avons eu l’honneur d’accueillir plusieurs intervenant·e·s aux parcours et aux horizons professionnels divers, dont M. Harbi, vice-président d’Amnesty Internationale qui a introduit la conférence. La table ronde, modérée par Mme. Moreno, s’est articulée en deux temps distincts mais complémentaires.

La première partie, d’approche plus théorique et juridique, a été nourrie par les apports d’Emmanuel Decaux et de Wendy Carazo Méndez expert·e·s en droit international. Ces interventions ont permis notamment d’éclairer le rôle du droit dans la lutte contre les violences étatiques et dans la quête de justice et d’ancrer la question des disparitions forcées dans un cadre légal, en analysant les mécanismes d’impunité, les failles institutionnelles, et les obstacles à la reconnaissance des victimes. Ex-Président du Comité des disparitions forcées, M. Decaux nous a rappelé la place du droit face au silence tandis que Mme. Carazo Méndez, spécialisée dans la justice transitionnelle et le droit à la vérité, a proposé une analyse de la violence du silence sous le prisme du droit à la vérité.

La seconde partie de la conférence a été consacrée à des témoignages puissants portés par Houria Abdelouahed et Maria Laura Stirnemann, qui ont partagé leur vécu en tant que filles de disparus. Une attention particulière a été portée à l’analyse psychanalytique de la disparition forcée : comment le silence imposé, l’attente infinie et l’absence de corps affectent profondément les subjectivités individuelles et collectives. Ces témoignages ont permis de donner une résonance émotionnelle et humaine au thème de la conférence, au-delà des analyses institutionnelles.

La soirée s’est poursuivie avec une session de questions-réponses, permettant au public d’échanger directement avec les intervenant·e·s. Elle s’est conclue par un moment convivial autour d’un buffet, propice à la discussion informelle, à la mise en réseau et au prolongement des réflexions amorcées durant la conférence.