Adieu Ali, tu nous manqueras… Ali, Cher Ali, nous te savions malade, nous te savions fatigué, mais en crédules s’accrochant à l’espoir que nous sommes, nous autres militants des causes ardues, nous te pensions éternel. Tu l’étais pour nous, comme le sont tous les êtres chers porteurs d’idéal et de rêve. Quel était le tien ? celui de rendre justice me diras-tu et dirions-nous, nous les témoins et compagnons de lutte de cette noble cause.
C’est en cela aussi que ta mort subite est dure et difficile à accepter. Tu es parti sans faire juger les coupables de la disparition et de la mort de tes deux frères ; ces coupables que tu connaissais pourtant et que tu as même réussi à présenter devant le procureur de la République de ta ville. Et pourtant Ali, l’Algérie de Bouteflika, Président de notre cher pays, l’Algérie de la Charte pour la Paix et la Réconciliation, t’as refusé cette dernière justice. La Charte a jugé pour toi et pour nous les victimes de l’arbitraire, que l’amnésie décrétée d’en haut est la voie à suivre pour construire l’avenir d’un pays sans mémoire, sans histoire, et surtout sans vérité ni justice. Et pour finir, cette charte t’a menacé de représailles si toi, le frère aîné de deux disparus, t’obstinais à t’éloigner de la voie tracée et à revendiquer autre solution, une autre « justice » que celle-ci !
Cher ami, sache que ton combat continue et que nous te faisons le serment et la promesse de le poursuivre jusqu’au bout et de rester fidèle aux convictions et principes que nous avons toujours défendus ensemble.
Adieu l’ami, repose en paix, nous ne t’oublierons jamais.
Paris/Constantine, le 18 août 2012
Collectif Vérité et Justice