Un dispositif policier sans précédent empêche les familles de disparus de s’entretenir avec la Haut-Commissaire des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, une cinquantaine de proches des disparus se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission Nationale Consultative de la Promotion et la Protection des droits de l’Homme (CNCPPDH). Ces personnes voulaient s’entretenir avec Mme Pillay, la Haut-Commissaire des droits de l’Homme mais elles ont été confrontées à un dispositif policier particulièrement violent.
Les familles avaient appris par la presse le rendez-vous de Mme Pillay avec M. Ksentini (président de la CNCPPDH), alors qu’un entretien entre les familles de disparus et la Haut-commissaire leur avait été promis à 12h30. Etant donné que ce rendez-vous (prévu dans des circonstances plus convenables) n’était pas certain d’avoir lieu à cause de l’agenda chargé de la Haut Commissaire aux droits de l’Homme, les familles ont décidé de se rendre elles aussi à la CNCPPDH pour la rencontrer.
Au moment où les mères de disparu(e)s se sont approchées de la CNCPPDH, les autorités ont déployé un nombre impressionnant de policiers, tous en tenue de combat. Après l’envoi des renforts, le nombre de policiers dépassait largement le nombre des familles de disparu(e)s sur place. Sous les yeux de la Haut-Commissaire, les familles de disparu(e)s composées essentiellement de mères âgées et qui tentaient en vain de s’approcher de la grille de la CNCPPDH, ont été violemment réprimées par la police. Malgré les tentatives des autorités pour empêcher tout contact entre les familles des disparus et la Haut-Commissaire, certaines personnes ont quand-même réussi à échanger à travers la grille fermée à double tour, quelques mots avec Mme Pillay pour s’assurer de son soutien.
Ce déploiement des forces policières démontre de nouveau l’intention des autorités algériennes d’étouffer tout débat et toute demande de dialogue concernant les dossiers des disparus. Ainsi, le Collectif des familles de disparus en Algérie et SOS Disparus tiennent à rappeler que le Groupe de travail des disparitions forcées des Nations Unies a déclaré à de nombreuses reprises ne pas recevoir des autorités algériennes les informations requises. Ce dernier a également dû refuser l’invitation de la part des autorités algériennes à venir en Algérie dans la mesure où les conditions imposées par l’Algérie étaient inacceptables. Contrairement à ce qui a été mentionné dans la presse algérienne, les familles des disparu(e)s craignent que le dossier des disparus soit loin d’être résolu.
Alger, le 19 Septembre 2012
Fatima Yous, Présidente de SOS Disparus
Nassera Dutour, Porte-parole du CFDA