Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc – Répression et instrumentalisation de la justice au Maroc

Condamnation du journaliste Hamid El Mehdaoui

La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc a appris avec indignation la condamnation, ce lundi 30 juin 2025, du journaliste marocain Hamid El-Mehdaoui, directeur du média Badil. La Cour d’appel de Rabat l’a condamné à 18 mois de prison ferme et une amende de 1,5 millions de dirhams (150 000 euros) pour « diffusionde fausses allégations, diffamation, calomnie et injures publiques » envers le ministre marocain de la Justice. Le jugement a été rendu au nom des dispositions du Code pénal et non du Code de la presse, réformé en 2016, et qui exclut toute peine d’emprisonnement quand il s’agit d’un journaliste.

Cette condamnation démontre une nouvelle fois la volonté des autorités marocaines de bâillonner toutes les voix discordantes et toutes les oppositions contre les choix politiques et économiques poursuivis et contre la corruption généralisée. Elle confirme de nouveau l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire à cet effet. Rappelons que les persécutions contre le journaliste Hamid El-Mehdaoui se poursuivent depuis son dernier emprisonnement en lien avec le Hirak du Rif. Il fait l’objet de plusieurs poursuites initiées par le même ministre de la Justice. Le Tribunal administratif de Rabat a refusé injustement le renouvellement de sa carte professionnelle de journaliste sous prétexte qu’il n’est que Youtubeur.

La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc exprime sa condamnation la plus ferme des tracasseries, poursuites et condamnations à l’encontre du journaliste Hamid El-Mehdaoui. Elle dénonce ces vieilles pratiques du Makhzen marocain qui utilise la justice pour bâillonner toute contestation et critique des politiques autoritaires et antisociales. Elle dénonce également le nouveau tour de vis contre les libertés prévu par la modification engagée du Code de procédure pénale, dont les nouveaux articles 3 et 7 prévoient notamment d’empêcher les dénonciations et plaintes des citoyens et associations pour corruption et abus de biens publics, de ne pas laisser la latitude au parquet de s’autosaisir de ce genre d’affaires, et de donner aux gouvernement le monopole de l’initiation des enquêtes et poursuites en pareille matière.

La Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc renouvelle son soutien inconditionnel aux prisonniers politiques et d’opinion au Maroc dont les condamnés injustement du Rif et le bâtonnier Mohamed Ziane.

Mardi, 1er juillet 2025

Coordination associative en Europe pour les droits humains au Maroc :

Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) / Association des Marocains en France (AMF) / Association des parents et amis des disparus au Maroc (APADM) / Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) / Association des travailleurs marocains aux Pays-Bas (KMAN) / Centre euro-méditerranéen pour la migration et le développement aux Pays-Bas (EMCEMO) / Forum Marocain Vérité et Justice en France / Association Marocaine des Droits Humains (Paris-IDF) / Initiative Marocaine pour les Droits Humains aux Pays-Bas / Association Marocaine des Droits Humains (Section Belgique) / Institut Mehdi Ben Barka, Mémoire vivante / Coordination de Solidarité entre les peuples de la Méditerranée, Espagne / Coalition des Rifains en Europe / Coordination Européenne du Forum des droits humains pour le nord du Maroc / Comité (Belgique) pour la libération des détenus politiques au Maroc / Na’oura GSBM, Belgique / Comité de Soutien au Mouvement Rifain (CSMR), Paris