La FEMED a pour mission de rassembler les forces de ses associations membres
afin de révéler la vérité sur les disparitions forcées, qu’elles soient passées ou actuelles.
Les différentes missions de la FEMED :
Les différentes activités mises en œuvre par la FEMED :
Les motifs et moteurs de notre engagement
L'homme est un être social qui évolue au sein de l'Histoire, sa propre existence étant intrinsèquement liée à celle de ses semblables. Toutefois, l'Histoire de l'humanité témoigne, à plusieurs reprises, de l'absence de paix et de respect des droits humains. Si l'intersubjectivité, cette relation entre individus, aspire à l'harmonie, elle a également été le théâtre de violences extrêmes, entre guerres, absolutisme et oppression. Parmi les violations les plus graves, figurent les disparitions forcées, un phénomène tragique qui marque l'Histoire de nombreuses sociétés.
La question des disparitions forcées est d'abord apparue sur la scène internationale avec l'Organisation des États Américains (OEA), qui a réagi aux disparitions survenues au Chili après le coup d'État de 1973. Cette prise de position faisait suite aux revendications des familles de disparus, mais aussi aux appels de la société civile latino-américaine. Pour lutter contre ce phénomène, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté plusieurs instruments internationaux, notamment la Convention contre la torture et les traitements inhumains (1984), et une convention spécifique pour la protection contre les disparitions forcées en 2006.
À ce jour, les disparitions forcées demeurent un fléau mondial, affectant des pays tels que la Colombie, le Mexique, l'Irak, la Syrie, ou encore la Libye. La difficulté à obtenir des chiffres précis sur le phénomène découle de l'instabilité et de la violence qui caractérisent certaines régions. Toutefois, l'ampleur de cette violation des droits humains est indéniable.
Les disparitions forcées ne sont pas seulement une atteinte aux droits individuels des victimes, mais elles affectent également les proches et la société dans son ensemble. Pour la victime directe, la disparition forcée constitue une violation manifeste de ses droits à la vie, à la liberté et à la sécurité. L'absence totale d'information sur son sort, son lieu de détention et les accusations portées à son encontre empêche toute défense légale. En outre, la personne disparue est souvent soumise à des formes de torture, tant physique que psychologique, amplifiées par l'incertitude et l'angoisse vécues durant sa détention.
Les familles et les proches des disparus sont également des victimes indirectes de ces actes. Privées de toute information sur le sort de leur être cher, elles se voient privées de leur droit à la vérité et à la justice. La souffrance endurée par les familles ne se limite pas à l'inconnu quant à l'état de santé ou à la vie de la victime disparue. Elle persiste dans l'incertitude et l'impossibilité de mener des funérailles conformément aux coutumes, prolongeant ainsi leur douleur et leur angoisse. Cette souffrance psychologique est d'autant plus intense lorsque les enfants se retrouvent privés d'un parent, bouleversant leur avenir et leur développement personnel et social.
Par ailleurs, la disparition forcée affecte également les amis et collègues des victimes, en particulier si la personne disparue est un défenseur des droits humains, un journaliste ou un opposant politique. L'insécurité qui en découle engendre un climat de peur généralisée, où la menace de la disparition pèse sur chacun, érodant ainsi les droits à la liberté, à la sécurité et à la dignité.
Enfin, les disparitions forcées ont un impact sur la société dans son ensemble. Elles sont le reflet d'un État défaillant, incapable de protéger ses citoyens. Ce phénomène illustre l'échec des régimes autoritaires à garantir la sécurité et la liberté promises, exposant ainsi leurs populations à une violence systématique et aveugle.
Dans un monde où l'humanité est capable du meilleur comme du pire, il est impératif de lutter contre ce fléau. L'espoir demeure qu'un jour, nous puissions vivre dans une société où personne, ni victime directe ni indirecte, ne subira les conséquences dévastatrices des disparitions forcées. Ce combat est celui de la dignité humaine, de la justice et de la liberté.