En 2024, le conflit au Sahara occidental connaît une intensification préoccupante, alimentée par une série d’affrontements violents entre le Maroc et le Front Polisario. Depuis la reprise des hostilités en 2020, les tensions n’ont cessé de croître, mais ces derniers mois, la situation est devenue particulièrement critique.
Les combats se concentrent principalement autour du mur de sable, une ligne de défense fortifiée érigée par le Maroc dans les années 1980 pour protéger ses positions. Ce mur, qui sépare les zones sous contrôle marocain de celles contrôlées par le Front Polisario, est devenu le théâtre de fréquents affrontements. Le Maroc a intensifié ses frappes aériennes contre les positions du Polisario, visant des bases militaires et des infrastructures stratégiques. Ces attaques ont causé des pertes humaines et matérielles importantes de part et d’autre.
En réponse, le Front Polisario a revendiqué plusieurs attaques contre des positions militaires marocaines, utilisant des frappes à longue portée et des actions de guérilla. Ces nouvelles offensives montrent la détermination du Polisario à poursuivre son combat pour l'indépendance du Sahara occidental, un territoire riche en ressources naturelles, mais sous domination marocaine depuis 1975.
L’intensification du conflit a non seulement ravivé les inquiétudes concernant la stabilité de la région, mais a également attiré l'attention de la communauté internationale. Les Nations Unies, qui supervisent un cessez-le-feu fragile depuis 1991, ont exprimé leur inquiétude face à la reprise des hostilités. Les appels à la paix et à la négociation se multiplient, mais jusqu’à présent, les efforts diplomatiques n’ont pas permis de trouver une solution durable.
Les pays voisins, notamment l’Algérie, qui soutient le Front Polisario, et la Mauritanie, se retrouvent de plus en plus impliqués dans le conflit, bien que de manière indirecte. La pression sur les frontières et l'instabilité croissante rendent difficile la gestion de la crise humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, où des milliers de personnes vivent dans des conditions précaires.
Pour l’instant, la situation demeure incertaine, et la violence ne semble pas prête à s’arrêter. Les espoirs d’une solution pacifique, bien que toujours présents, semblent s’amenuiser face à l’escalade militaire en cours. Le Sahara occidental, longtemps oublié par le monde, devient à nouveau un point chaud pour la géopolitique régionale, avec des conséquences potentielles qui pourraient se répercuter bien au-delà des frontières du Maroc et du Sahara.
Source de la photo : Le drapeau marocain, à Guerguerat, dans le Sahara occidental, le 23 novembre 2020. FADEL SENNA / AFP