Attaque israélienne contre la flottille humanitaire : indignation mondiale et bilans contrastés

L'assaut israélien contre la flottille humanitaire en route vers Gaza a déclenché une vague d'indignation internationale. Composée de six bateaux transportant des militants pro-palestiniens et des aides humanitaires, la flottille avait pour objectif de briser le blocus imposé par Israël sur Gaza. Le convoi a été attaqué par l'armée israélienne en mer, dans les eaux internationales. Bien qu'Israël ait défendu son action, accusant les militants de ne pas poursuivre de buts humanitaires et d'utiliser des armes contre ses soldats, le bilan humain reste incertain, avec des rapports faisant état entre 9 et 15 morts.

Les autorités israéliennes ont justifié l'attaque en affirmant qu'elles avaient été confrontées à des violences physiques de la part des passagers du navire. Des témoins à bord ont relaté des affrontements violents, indiquant que certains militants avaient attaqué les soldats israéliens avec des armes blanches, dont des couteaux et des haches. Israël a également mis en avant le refus des militants de se rendre dans le port israélien d'Ashdod pour y décharger leur cargaison d'aide, comme cela avait été proposé. Les autorités israéliennes ont souligné que la flottille contournait les voies légales pour acheminer de l'aide à Gaza, et que des armes étaient parfois introduites clandestinement dans le territoire.

L'incident a entraîné une série de condamnations à l'échelle internationale. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a qualifié l'attaque de "massacre" et décrété trois jours de deuil national dans les territoires palestiniens. La Turquie, un ancien allié d'Israël au Moyen-Orient, a exprimé son outrage en rappelant son ambassadeur et en annulant des manœuvres militaires conjointes avec l'État hébreu. De nombreux autres pays, dont la France, l'Espagne et l'Égypte, ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour demander des explications, accusant Israël d'agir de manière disproportionnée et de violer le droit international.

En réponse à l'attaque, des manifestations ont éclaté à travers le monde. À Istanbul, en Turquie, près de 10 000 personnes ont défilé, scandant des slogans de solidarité avec Gaza et appelant à des représailles contre Israël. Des rassemblements ont également eu lieu dans d'autres grandes villes, comme Amman, Le Caire, Beyrouth et Paris, où plus de 1 000 personnes ont protesté près de l'ambassade d'Israël. Ces manifestations ont montré une forte opposition à l'agression israélienne et un soutien croissant aux habitants de Gaza. Parallèlement, la police israélienne a élevé son niveau d'alerte pour prévenir d'éventuels troubles parmi la population arabe d'Israël.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a convoqué une réunion d'urgence pour discuter de l'attaque israélienne. Plusieurs pays ont dénoncé la violence de l'intervention israélienne, l'accusant de constituer une violation grave du droit international. Lors de la réunion, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré qu'Israël avait "perdu toute légitimité internationale" et avait commis un "crime grave". De nombreuses voix ont réclamé une enquête indépendante pour déterminer les circonstances exactes de l'attaque. L'incident a gravement terni l'image d'Israël, et plusieurs analystes ont souligné que cet événement risquait de compromettre encore davantage la position diplomatique du pays sur la scène internationale.

Source de la photo : Cécile Génot, "Appel mondial à mettre fin au blocus à Gaza", OXFAM, 26.08.2015