Afin de commémorer la Journée internationale à la mémoire des victimes de disparitions forcées, qui se tient le 30 Août de chaque année, la FEMED a lancé une campagne du 30 Août au 2 Septembre intitulée “Et si j’avais disparu ?”. Différents collectifs de familles de disparus ont ainsi été invités à y participer, de même que des ONG internationales et des militants des droits de l’Homme issus de différents pays du territoire euro-méditerrannéen.
En plus des multiples prises de parole, des portraits de personnes disparues et des banderoles ont été exposées sur la Place de la Bastille de Paris. Après les discours, une minute de silence a été observée sur la place, ainsi qu’en ligne via l’application Zoom. Grâce à la possibilité de participation en ligne, des personnes du monde entier ont pu assister à cet évènement des plus symboliques, notamment depuis le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Liban, l’Irak, la Turquie, le Kosovo, la Bosnie, le Canada, les Etats-Unis, la Belgique, ou encore l’Allemagne. Le rassemblement s’est achevé par des chants et musiques en l'honneur des disparus.
Le lendemain du rassemblement, la FEMED a organisé une conférence, intitulée “Mémoires et Justice”. La conférence a porté sur l’importance de la mémoire et du travail des historiens et des archivistes, dans la lutte contre l’impunité et en faveur de la Vérité et de la Justice. Modérée par Madjid Benchikh, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger et ancien président d’Amnesty International Algérie, la conférence a réuni Olivier de Frouville, directeur du Centre de recherche sur les droits de l’homme de Paris et président du Comité des Nations Unies sur les disparitions forcées ; Joens Boel, ancien directeur des archives de l’UNESCO et membre exécutif de la section “Archives et droit de l’Homme” du Conseil international des archives ; ainsi que Malika Rahal, historienne et directrice de l’Institut d’histoire du temps présent.
La journée du 1er Septembre a ainsi été dédiée aux victimes de disparitions forcées, notamment via l’organisation de tables rondes sous l'intitulé “Récits de Vérité”, animées par M. Aissa Rahmoune, vice-président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH). Des témoignages poignants de victimes venues de Syrie et d’Egypte, ainsi que des témoignages de proches de personnes disparues en Libye, au Liban, en Algérie et au Maroc ont bouleversé le public.
La campagne s’est achevée le samedi 2 Septembre par une journée de visibilité sur la place de la République en plein cœur de Paris. La FEMED a organisé cette journée avec le concours de différentes associations de familles de disparus basées en France. Une exposition de photographies a été installée et des films documentaires ont été projetés sur la place toute la journée. Des personnes originaires de pays où les disparitions forcées ont eu lieu ou ont encore lieu, de manière systématique et généralisée, se sont jointes aux équipes et aux bénévoles de la FEMED, dans le but de discuter, d’échanger et de partager des informations, des idées, des contacts et des ressentis. Finalement, la journée a également été marquée par des concerts, de la part de divers groupes et musiciens.