TURQUIE : Appel urgent

Alors que 16 militants ont été libérés le 17 juillet, la détention préventive d’Osman Issçi a été confirmée. Osman ainsi que plusieurs syndicalistes accusés d’appartenance à une « organisation terroriste » seront maintenus en détention au moins jusqu’à la fin de l’enquête, ce qui pourrait prendre 6 à 12 mois. 

Osman Issçi, membre de l’Association des Droits de l’Homme IDH, membre du comité exécutif du REMDH et membre d’Egitim Sen (syndicat des travailleurs de l’éducation et de la science) et affilié à la Confédération des syndicats des fonctionnaires publiques (KESK) avait été arrêté le 25 juin dernier à son domicile dans la province d’Ankara. Son arrestation et celle de 27 autres syndicalistes a eu lieu dans le cadre d’une vaste opération visant à démanteler l’Alliance des Communautés Kurdes (KCK). Cette opération de grande envergure, qui a commencé en 2009, vise surtout des militants pacifiques kurdes et pro-kurdes. Les dossiers de l’enquête sont tenus secrets et personne n’y aurait accès, pas même leurs avocats. La loi sur les procédures pénales autorise détention préventive pouvant aller jusqu’à 10 ans, une mesure pour laquelle la Cour Européenne des droits de l’Homme a condamné la Turquie à plusieurs reprises.

Devant ces atteintes graves portées à des défenseurs des droits de l’Homme, la FEMED appelle à la libération immédiate d’Osman Issçi, des syndicalistes et des militants des droits de l’Homme. Ces derniers luttent notamment contre les disparitions forcées comme par exemple Cemal Bektas, membre fondateur de l’association Yakay-der. La FEMED appelle également les autorités turques à garantir aux avocats de la défense l’accès au dossier pénal , à respecter le droit d’association tel que défini par l’article 1 de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme. Cet article dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international ». Enfin, la FEMED appelle la Turquie à mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les défenseurs des droits de l’Homme, les syndicalistes, les avocats et les journalistes qui sont impliqués dans la promotion des droits de l’Homme et notamment dans l’établissement d’une solution pacifique de la question kurde.

Le 20 juillet 2012

Par la FEMED,

Nassera Dutour, Présidente

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