Gaza : la répression israélienne se poursuit face aux manifestants palestiniens

Depuis mars 2018, la frontière entre la bande de Gaza et Israël est le théâtre de mobilisations hebdomadaires dans le cadre de la "Grande Marche du Retour". Chaque vendredi, des milliers de Palestiniens, dont de nombreuses familles, convergent vers la clôture frontalière pour réclamer la fin du blocus israélien et le droit au retour sur les terres perdues en 1948. Ces rassemblements, en grande majorité pacifiques selon les organisateurs, sont régulièrement réprimés par l'armée israélienne, qui n’hésite pas à ouvrir le feu à balles réelles.

Le bilan humain est lourd. À ce jour, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dénombre plus de 180 morts côté palestinien, dont des enfants, des journalistes et du personnel médical, ainsi que des milliers de blessés, certains grièvement mutilés. Les forces israéliennes justifient leur usage de la force par la présence de "terroristes" dans la foule et des tentatives d’infiltration. Mais de nombreuses ONG et observateurs internationaux dénoncent un recours disproportionné à la force et des violations manifestes du droit international humanitaire.

À Gaza, les hôpitaux, déjà fragilisés par des années de blocus, peinent à prendre en charge l’afflux de blessés. Sur le terrain diplomatique, la communauté internationale reste divisée. Tandis que certains pays réclament une enquête indépendante et transparente, d'autres, notamment les États-Unis, soutiennent le droit d’Israël à "se défendre". Pendant ce temps, les manifestations se poursuivent, et les habitants de Gaza, enfermés dans un territoire exsangue, continuent de payer le prix fort de leur mobilisation.

Source de la photo : Mohammed Salem / Reuters