Aujourd’hui, la FEMED réunit 23 associations membres issues de 11 pays différents.
Du 7 au 11 février 2000, s’est tenue à Paris, Genève et Bruxelles la première Rencontre euro-méditerranéenne sur les disparitions forcées. Cet événement a rassemblé les familles de disparus et leurs représentants issus de l’ensemble de la région méditerranéenne, aux côtés de comités de soutien et d’organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme. Cette rencontre a constitué un moment fort de mobilisation collective, permettant d’unir les voix des victimes et de leurs proches dans une démarche solidaire de dénonciation des disparitions forcées qui affectent durablement l’espace euro-méditerranéen.
Face à la nécessité de donner une assise plus structurée et durable à leur engagement en faveur des droits des familles de disparus, les participants ont opté pour la création d’un cadre collectif élargi et organisé. C’est dans cette perspective qu’a vu le jour la Coalition euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées, avec pour ambition de mutualiser les efforts et de renforcer la portée de leur combat pour la vérité et la justice.
À l’issue de cette rencontre, les participants ont exprimé une volonté commune de renforcer la coordination de leurs actions face à l’ampleur du phénomène des disparitions forcées. Conscients de la nécessité de structurer davantage leur engagement en faveur des droits des familles de disparu(e)s, ils ont décidé de créer une instance plus large, organisée et pérenne. C’est dans cette dynamique qu’a été fondée la Coalition euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées, avec pour objectif de mutualiser les efforts et d’amplifier la portée de leur lutte pour la vérité et la justice.
En juin 2005, à l’occasion du Forum social méditerranéen (FSMED) organisé à Barcelone, les membres de la Coalition ont exprimé la nécessité de doter leur initiative d’un cadre juridique structuré, afin d’en garantir la pérennité et d’en renforcer l’efficacité. Jusqu’alors constituée de manière informelle, la Coalition a ainsi amorcé un processus de formalisation, franchissant une étape décisive en mai 2007 avec la tenue de son Assemblée constitutive à Beyrouth, au Liban. Cette rencontre fondatrice a réuni plusieurs organisations emblématiques de la région, parmi lesquelles SOLIDA (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement), le Centre libanais des droits humains (CLDH), le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), SOS Disparus, l’Association des parents et amis de disparus au Maroc (APADM), le Comité de coordination des familles de disparus du Maroc (CCFDM) ainsi que les Mères pour la paix de Turquie.
C’est ainsi que la FEMED a pris le relais de la Coalition et a été officiellement fondée le 27 mai 2007. À l’occasion de cette assemblée constitutive, les membres fondateurs ont adopté les statuts ainsi que le règlement intérieur de la Fédération, et ont procédé à l’élection d’un bureau exécutif et d’un conseil d’administration, dans le but de structurer durablement l’organisation et d’assurer la pérennité de son action.
À l’origine, les membres fondateurs de la FEMED avaient envisagé d’établir le siège de la fédération à Beyrouth. Cependant, en raison d’un contexte politique particulièrement instable, l’enregistrement légal de l’organisation au Liban s’est avéré impossible. Le siège a donc été transféré à Paris à titre provisoire. Depuis le 31 janvier 2008, la FEMED est officiellement enregistrée en France, d’où elle mène avec détermination son action en faveur de la lutte contre les disparitions forcées dans l’espace euro-méditerranéen. Elle œuvre sans relâche pour la reconnaissance des droits des victimes, directes et indirectes, et pour l’accompagnement des familles dans leur quête de vérité et de justice.