Face à des victimes "invisibles", un devoir impératif de mémoire et de mobilisation. Cette année 2013 nous rappelle que la pratique des disparitions forcées n’est pas l’apanage du passé. Régimes autoritaires ou démocraties, nul n’est exemplaire concernant le combat contre cette violation majeure des droits de l’Homme, qui n’épargne aucun continent.
De la Syrie à l’Argentine, du Caucase à la Libye, défenseurs des droits de l’Homme, opposants politiques, syndicalistes ou simples citoyens, nombreux sont les visages de cette pratique endémique, qui, lorsqu’elle est généralisée et systématique, constitue un crime contre l’humanité. Il est primordial de rappeler le combat quotidien des familles, et en particulier des mères et des épouses de disparus, pour la vérité et la justice mais également l’importance pour les Etats de ratifier la Convention internationale contre les disparitions forcées afin de mettre fin cette pratique cruelle et inhumaine. Avec l’adoption de la Convention (le 20 décembre 2006) par l’Assemblée générale des Nations unies, une importante lacune du droit international a été comblée.
Ce traité est le fruit de la détermination et du courage des familles de disparus et d’organisations non gouvernementales durant de longues et éprouvantes années. L’entrée en vigueur de la Convention en décembre 2010 a constitué une première étape symbolique dans la lutte pour la Vérité et la Justice, mais le combat est loin d’être achevé, et l’objectif d’une ratification universelle de portée encore lointaine. A ce jour, 92 Etats ont signé cette convention, mais seuls 40 Etats l’ont ratifiée. En 2013, quatre nouveaux Etats ont soit signé (Pologne) soit ratifié (Cambodge, Lituanie, Maroc) cet instrument contraignant.
La FEMED, fort de son réseau de 26 associations présentes dans douze pays de l’espace euro-méditerranéen, condamne fermement la recrudescence des disparitions forcées dans la région euro-méditerranéenne et, en cette Journée internationale des disparu(e)s, appelle tous les Etats à mettre fin à la pratique des disparitions forcées, à ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et à reconnaître aux victimes leurs droits à la Vérité et à la Justice, afin que les disparus ne soient plus des victimes « invisibles » et oubliées.
Paris, le 29 août 2013
Pour la FEMED
Nassera Dutour Présidente
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