A l’occasion de la cinquième "Journée Internationale des Victimes de Disparitions Forcées", la Fédération Euro-méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED) réitère son appel pour mettre fin à cette pratique violente. En Décembre 2010, l’Organisation des Nations unies a proclamé le 30 Août "Journée Internationale des Victimes de Disparations Forcées" pour exprimer sa profonde préoccupation sur la multiplication des cas à travers le monde.
Aujourd’hui, on compte les cas de disparitions forcées par milliers dans le monde, non seulement en Méditerranée (Syrie, Lybie, Algérie, Maroc, Turquie) mais aussi en Irak, Iran, Sri Lanka, etc. En 2014, le Groupe de Travail des Nations unies sur les Disparitions Forcées et/ou Involontaires faisait état d’environ 54.000 cas de disparus dans 104 États. Dans les années 70, ces pratiques ne concernaient que les dictatures (Chili, Argentine, Paraguay, etc.). Aujourd’hui, même les "démocraties" qui doivent faire face aux défis de l’insécurité et du terrorisme sont concernées par ce phénomène.
Les effets néfastes d’une disparition forcée touchent la personne disparue, victime directe de la violation ainsi que sa famille et ses proches, tout en créant un sentiment d’insécurité au sein de la société en général. La disparition forcée est une stratégie politique de terreur.
Les familles des disparus et les organisations non gouvernementales comme la FEMED, relaient la voix des "sans voix" réclamant la vérité, la justice et la réparation pleine et entière. Ces associations qui luttent contre les disparitions forcées sont soumises à de fortes pressions. Des associations membres et les activistes de la FEMED font l’objet d’harcèlement judiciaire, de détentions arbitraires, menaces policières...
Cependant, ces obstacles ne diminuent en rien l’engagement de la société civile à lutter contre l’impunité. La FEMED a reçu le soutien de plusieurs personnalités, notamment la Lauréate du Prix Nobel de la Paix 1976, Mairead Maguire qui a signé l’appel de la FEMED pour alerter la communauté internationale et l’opinion publique sur la persistance des disparitions forcées et/ou involontaires. "Nous croyons que la prise en conscience de la gravité du crime de disparition forcée nous permettra dans le futur, de réaliser collectivement un monde où nul ne sera placé en dehors de la protection de la loi" écrit Mme Maguire. Cette initiative intitulée «les invisibles de l’humanité", souligne le fait que ce crime, bien que pratiqué massivement et systématiquement par plusieurs États Méditerranéens, ne bénéficie pas d’une visibilité suffisante pour le prévenir ou le réprimer.
"Le monde ne doit pas oublier que les disparitions forcées sont utilisées par les divers régimes comme une véritable arme de guerre et de terreur contre leur propre population. De plus, la Convention Internationale pour la Protection de toutes les Personnes contre les Disparitions Forcées, dans son article 5, qualifie clairement la pratique généralisée ou systématique de la disparition forcée comme crime contre l’humanité " déclare Nassera Dutour, Présidente de la FEMED.
Paris, le 30 Août 2015
Contacts Presse : Pour des entretiens avec Nassera Dutour, Présidente, Rachid El Manouzi, vice-Présidente et Wadih Al Asmar, Secrétaire Général de la FEMED.
Contactez le Secrétariat de la FEMED : M.Emmanouil Athanasiou, Coordinateur,
E-mail : eathanasiou@disparitions-euromed.org