Le 17 février 2008, le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance, mettant fin à des années de tensions avec la Serbie. Ce geste faisait suite à l’intervention des forces serbes au Kosovo dans les années 1990 et à la mise sous tutelle internationale du territoire en 1999. Si des pays occidentaux, tels que les États-Unis et la France, ont rapidement reconnu cette indépendance, la Serbie et la Russie s'y opposent fermement, la Serbie invoquant la résolution 1244 de l'ONU qui reconnaît la souveraineté serbe sur le Kosovo.
Face à cette déclaration, le gouvernement serbe a vivement réagi, notamment lors de l'élection présidentielle, où plusieurs candidats ont affiché des slogans nationalistes, tels que « Le Kosovo c'est la Serbie ». En octobre 2008, la Serbie a demandé à la Cour internationale de justice de se prononcer sur la légalité de l'indépendance kosovare. Les manifestations à Belgrade ont été violentes, et plusieurs radicaux serbes au Kosovo ont exprimé leur souhait de rester rattachés à la Serbie.
L’opposition de la Serbie trouve ses racines dans son histoire, le Kosovo étant considéré comme le berceau de la nation serbe, notamment en raison de la bataille de Kosovo Polje, en 1389. En outre, la Serbie redoute que la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo ne crée un précédent qui pourrait déstabiliser la région, notamment en influençant d’autres minorités ethniques en Serbie.
Le Kosovo demeure un sujet sensible en Serbie, et la création d’une armée kosovare en janvier 2009 a ravivé la colère de Belgrade, qui considère cette initiative comme illégale. Toutefois, la Serbie pourrait chercher à apaiser les tensions dans un contexte de rapprochement avec l'Union européenne.
Source de la photo : AFP