Le 3 juillet 2013, l'armée égyptienne, dirigée par le général Abdel Fattah al-Sissi, renverse Mohamed Morsi, élu en 2012, après des mois de tensions politiques et sociales. Cette destitution, présentée comme une réponse à des manifestations de masse contre Morsi et son gouvernement, déclenche une grave crise politique. Les partisans de Morsi et des Frères musulmans, son principal groupe politique, protestent dans les rues, organisant des sit-ins à travers le pays pour exiger son retour au pouvoir. Cependant, au lieu d’entamer un dialogue, le gouvernement militaire choisit la répression violente pour étouffer la contestation.
Le 14 août 2013, la situation atteint un point culminant avec l'attaque sanglante des manifestants au Caire. Des centaines de partisans de Morsi sont tués lors du massacre de Rabaa al-Adawiya, où les forces de sécurité, à la demande du gouvernement militaire, détruisent les campements et répriment les manifestants de manière brutale. Les témoignages d'exécutions extrajudiciaires, de tortures et d'abus sont nombreux, et des milliers de personnes sont arrêtées, principalement des membres des Frères musulmans. La répression ne se limite pas aux manifestants, mais touche aussi les journalistes, les militants et toute personne perçue comme opposée au nouveau régime militaire.
En réponse à cette répression, les voix critiques s’élèvent au niveau international, mais le gouvernement égyptien reste implacable. Des lois restrictives sont mises en place pour limiter la liberté d'expression et la liberté de la presse, et les journalistes indépendants sont emprisonnés ou harcelés. Le climat politique devient de plus en plus oppressif, avec des arrestations massives de figures de l'opposition et des appels à la répression des protestations. L’Égypte se dirige alors vers un autoritarisme renforcé, et la société civile se trouve sous une pression considérable.
Source de la photo : AFP/MAHMUD KHALED