Libération d’Osman Isçi et de 21 syndicalistes militants. Le 10 avril 2013, Osman Isçi et 21 syndicalistes militants ont été libérés après avoir été détenus à la prison de Sican à Ankara depuis près d’un an.
Le 25 juin 2012, la FEMED apprenait avec regret l’arrestation de 22 syndicalistes militants dont Osman Isçi, membre du syndicat des travailleurs (Esitim-Sen), fervent défenseur des droits de l’homme et membre du Comité exécutif du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH). Ces personnes qui font partie de la Confédération des syndicats de travailleurs (le KESK) sont soupçonnées de soutenir le KCK, l’Union des Communautés Kurdes, une organisation terroriste aux yeux des autorités turques. Dans le cadre d’un vaste projet de lutte anti-terroriste à l’encontre des kurdes, ces militants ont été placés en détention provisoire dans la prison Sican à Ankara.
La définition qui est consacrée au crime de terrorisme par la législation pénale turque est problématique. Cette infraction définie de façon trop large est imprécise et laisse place aux interprétations juridiques abusives1. Les autorités étatiques turques peuvent ainsi procéder à toute arrestation et inculpation arbitraire au nom de la lutte anti-terroriste.
Ainsi, La loi turque empêche tout rassemblement pacifique, toute liberté d’association et surtout, toute liberté d’expression.
Rappelons que le 25 juin 2012, près de 50 personnes avaient également été arrêtées, parmi lesquelles des défenseurs des droits de l’homme, des membres de l’Association Turque des droits de l’homme ainsi que des avocats.
La FEMED salue la libération de ces militants. Elle reste en revanche préoccupée quant au maintien des charges pénales à leur encontre et de l’issue qu’aura le procès, censé débuter le 8 juillet 2013.
La FEMED s’inquiète du sort des personnes qui sont toujours détenues et qui n’ont pas été libérées. Elle rappelle plus particulièrement le maintien en détention de Cemal Bektas, représentant de l’association Yakay-Der et frère de disparu, Kemal Aydin, porte-parole de Yakay-Der, Selahattin Tekin, membre du Conseil d’Administration et de Nadine Ornanci, membre de l’association des mères pour la paix.
La FEMED demande aux autorités étatiques de procéder à leur libération dans les meilleurs délais.
Enfin, la FEMED appelle les autorités turques à modifier la loi anti-terroriste et à la préciser afin d’éviter toute arrestation, détention et condamnation arbitraire et injustifiée.
Paris, le 13/05/2013
Pour la FEMED,
Nassera Dutour, Présidente
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