Une nouvelle avancée pour les familles de disparus dans les Balkans

Mission de la FEMED en Serbie

La guerre en ex-Yougoslavie a conduit à une série de violents conflits qui ont eu lieu de 1991 à 2001, entre les six Etats démocratiques que comportait cette fédération, instauré par Tito, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A la mort de celui-ci, des tensions ethniques et culturelles, attisées par Slobodan Milosevic, à la tête de la Ligue des communistes de Serbie, conduisent à des conflits sanglants, opposant la Serbie aux Croates, aux Bosniaques et aux Kosovars. C’est ainsi que nombreuses et massives violations des droits de l’Homme sont commises. Un grand nombre de personnes sont portées disparues à la fin du conflit. La Serbie reconnaît que les disparitions forcées sont l’une des pires formes de violation des droits humains, en cela qu’elles induisent une violation du droit à la vie, à la liberté, ainsi qu’à l’intégrité physique et mentale. 

Une délégation de la FEMED s’est ainsi rendue à Belgrade, en Serbie, du 21 au 23 juillet 2014 afin de rencontrer différentes associations serbes de défense des droits de l’Homme, des familles de disparus mais également différents membres du Comité international de la Croix Rouge. Il a ainsi été évident que les processus de réconciliation ont été fastidieux et éprouvants pour l’ensemble des Etats parties au conflit. 

Toutefois, en Août dernier, à la veille de la Journée internationale des personnes disparues, une étape symbolique a été franchie. En effet, le 29 août 2014, a été signée, à Mostar en Bosnie, une Déclaration en faveur des personnes disparues, entre la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro et la Serbie. Via cette Déclaration, ces derniers s’engagent à retrouver les personnes encore portées disparues à l’heure actuelle, rendant l’écrit porteur d’espoir pour toutes les familles des victimes, demeurant dans l’attente que le sort de leurs proches trouvent enfin une issue et ne soit plus ignoré. Cette Déclaration contient également un engagement fort, à savoir celui de déterminer la responsabilité de ces différents Etats sur ladite question des disparus. 

Cette Déclaration constitue un premier pas vers une coopération effective pour une paix pérenne, ce qui ne pourra que fertiliser les relations entre ces Etats. La FEMED tient donc à saluer cette victoire, mais note néanmoins que le Kosovo reste le grand absent de cette Déclaration. Même si ce dernier est reconnu par 105 Etat, la Serbie en revendique toujours la souveraineté.

Ainsi, la route vers la réconciliation et la reconstruction est longue, mais cette Déclaration est une avancée notable pour le traitement de la pratique de la disparition forcée, dans la région des Balkans.