Conférences

Les conférences : des espaces de dialogue, d’engagement et d’action contre les disparitions forcées

La Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED) organise régulièrement des conférences thématiques pour faire avancer la lutte contre les disparitions forcées. Ces événements ne sont pas de simples rencontres, mais de véritables espaces de mobilisation, de réflexion collective et d’échange d’expériences. En réunissant experts, familles de disparus, juristes, militants et responsables politiques, la FEMED favorise le dialogue et la co-construction de solutions concrètes face à ce crime grave et largement impuni.

Un espace ouvert à toutes les voix

Les conférences de la FEMED sont inclusives et participatives. Chacun — familles de disparus, militants, juristes, chercheurs, citoyens — peut y contribuer, partager son expérience et renforcer le front commun contre les disparitions forcées. Ces rencontres sont des moments essentiels de solidarité, d’apprentissage mutuel et de plaidoyer collectif pour faire reculer l’impunité.

Et si j'avais disparu ? - 2023, Paris (France)

Dans le cadre de la journée internationale des victimes de disparitions forcées, célébrée le 30 août, la FEMED a organisé une série d'événements, dont une campagne intitulée « Et si j'avais disparu ? », du 30 août au 2 septembre 2023. Ce rassemblement a réuni divers collectifs de familles de disparus, des ONG internationales et des militants des droits de l'homme venus de toute la zone euro-méditerranéenne. Des photos de personnes disparues, accompagnées de banderoles, ont été exposées sur la place de la Bastille à Paris, tandis qu'une minute de silence a été observée en hommage aux disparus, en présentiel et en ligne. La participation virtuelle a permis à des personnes du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Égypte, du Liban, d'Irak, de Turquie, du Kosovo, de Bosnie, ainsi que du Canada, des États-Unis, de Belgique et d'Allemagne de se joindre à cet événement symbolique.

Le lendemain de cet hommage, la FEMED a organisé une conférence intitulée « Mémoires et Justice », qui a mis en lumière le rôle crucial des historiens et archivistes dans la lutte contre l'impunité et la quête de vérité et de justice. Modérée par Madjid Benchikh, ancien doyen de la faculté de droit d'Alger et ancien président d'Amnesty International Algérie, la conférence a rassemblé des experts de renom, dont Olivier de Frouville, directeur du Centre de recherche sur les droits de l'homme de Paris et président du Comité des Nations unies sur les disparitions forcées, Joens Boel, ancien directeur des archives de l'UNESCO, et Malika Rahal, historienne et directrice de l’Institut d’histoire du temps présent. Cette rencontre a permis de renforcer la réflexion sur l’importance de la mémoire dans les processus de justice transitionnelle.

La vérité : punir ou libérer les consciences ? - 2023, Paris (France)

Le 24 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à la vérité concernant les violations flagrantes des droits humains et pour la dignité des victimes, la Fédération Euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées a organisé une conférence au tiers-lieu Les Amarres à Paris. Intitulée « La vérité : punir ou libérer les consciences ? », cette soirée a réuni chercheurs, militants et proches de disparus pour interroger les usages politiques, symboliques et juridiques de la vérité dans les contextes de violence étatique. La conférence a débuté par une vidéo pédagogique introduisant la problématique des disparitions forcées, suivie par la projection du court-métrage Les visages sous la poussière.

Les interventions ont ensuite abordé la manière dont les familles de disparus se saisissent du droit à la vérité pour faire entendre leur voix, et les défis de la transmission de la mémoire face au silence des États. Patricia Naftali a exploré la portée juridique et humaine de ce droit pour les familles, tandis que Gilles Manceron a mis en lumière les disparitions durant la guerre d’Algérie et l’importance de rétablir les faits, même sans justice rendue. Berivan Firat a clôturé les prises de parole en évoquant la douleur de l’absence d’information. La projection du film Y a plus d’Amine et un temps de débat avec le public ont nourri la réflexion collective, conclue par un moment convivial autour d’un pot de l’amitié.

Femmes et disparitions forcées : Une double peine - 2023, Paris (France)

Le 17 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, la FEMED a organisé à Paris une conférence intitulée « Femmes et disparitions forcées : une double peine ». Cette rencontre a permis de mettre en lumière les luttes menées par les femmes confrontées à la disparition forcée de leurs proches. À travers des témoignages poignants et des analyses approfondies, la FEMED a souligné l'importance de reconnaître cette double souffrance : celle de la perte d'un être cher et de l'impunité des États responsables. La conférence a été un moment de solidarité et de réflexion collective sur les défis auxquels ces femmes font face dans leurs quêtes de justice et de vérité.

Les intervenants de la conférence étaient des experts de renommée internationale, notamment Emmanuel Janeau, membre du conseil d’administration d’Amnesty International France, Jérôme Benzimra-Hazan, membre de l’Institut des Hautes Études Internationales, Rowaida Kanaan, journaliste et militante des droits de l’Homme, et Alia Marie, officier de protection spécialisée dans le droit international. Chacun d’eux a apporté un éclairage unique sur la question des disparitions forcées, des impacts sur les femmes et des mécanismes internationaux de protection. Cette conférence a offert une plateforme importante pour la visibilité de la souffrance des femmes et la reconnaissance de leur rôle central dans les combats pour la justice et la mémoire.

Femmes en Première Ligne : Lutte et Témoignages contre les Disparitions Forcées - 2022, Paris (France)

Le 12 mars 2022, à l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la FEMED, en partenariat avec la plateforme Horrapress.eu, a organisé une conférence et des tables rondes pour mettre en lumière le rôle essentiel des femmes dans la lutte contre les disparitions forcées. Ces femmes, souvent en première ligne du combat des familles de disparus, sont un véritable moteur de la quête de vérité et de justice. Des membres de familles de disparu.es en Syrie, au Liban, au Maroc, en Algérie, en Libye et en Irak ont partagé leurs témoignages poignants, soulignant leur engagement et leurs défis dans ce combat.

La conférence a ouvert un débat actif sur la place des femmes dans la lutte contre les disparitions forcées et les processus de justice transitionnelle. En tant que figures centrales de ce combat, elles ont interpellé l'opinion publique sur la nécessité de rendre justice et d’obtenir des réponses face à l’impunité des États responsables. Cette journée a permis de souligner les obstacles particuliers que rencontrent les femmes dans ces contextes et de mettre en avant leur courage et leur détermination dans la préservation de la mémoire des disparitions forcées.

À l'occasion du 74e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH), la FEMED a organisé une conférence en partenariat avec son membre le Collectif des familles de disparu.es en Algérie (CFDA), Riposte Internationale et la Ligue Algérienne des droits de l'Homme (LADDH). Cet événement a permis de mettre en lumière les violations graves des droits humains dans les États d'Afrique du Nord, en particulier en ce qui concerne les disparitions forcées. Les intervenants ont souligné les impacts dramatiques de ces violations sur les populations locales, tout en analysant les manquements des États à respecter les principes de la DUDH. Cette journée a été marquée par des témoignages poignants de victimes de violations des droits humains, enrichissant ainsi la réflexion sur la portée et les limites de la DUDH. Les expert.es présents ont engagé une discussion approfondie sur l'effectivité de cette déclaration, et la manière dont elle peut être appliquée pour protéger les droits fondamentaux des individus dans ces régions. La conférence a été une occasion unique de questionner la véritable mise en œuvre des engagements pris par les États à l'échelle internationale.

L’Anthropologie Médico-Légale au service de la Justice Transitionnelle - 2021, Paris (France)

Les 30 et 31 octobre 2021, la FEMED a organisé à Paris une conférence internationale sur le thème « L’Anthropologie Médico-Légale au service de la Justice Transitionnelle ». Cet événement a rassemblé des experts en justice transitionnelle et en anthropologie médico-légale, ainsi que des représentants des associations membres de la FEMED. Parmi les invités prestigieux figuraient Mercedes Salado, membre de l’Équipe Argentine d’Anthropologie Médico-Légale, et Sandra Sostaric, coordinatrice médico-légale à la Commission internationale des personnes disparues (ICMP). L’objectif principal de cette conférence était de promouvoir le partage de connaissances et d'expertise sur deux enjeux complémentaires : la justice transitionnelle et l’identification des disparus grâce à l’anthropologie médico-légale.

Au cours de la conférence, les assistants de recherche de la FEMED, déployés en Algérie, Égypte, Irak, Liban, Libye, Maroc et Syrie, ont présenté leurs travaux de recherche réalisés dans la région Euro-Méditerranéenne. Les échanges ont également permis d'aborder les besoins des familles de disparus et les expériences de chaque pays en matière de recherche de vérité, de justice et de réparation, toujours en lien avec l’anthropologie médico-légale et la justice transitionnelle. Cette rencontre a renforcé les liens entre les acteurs de terrain et a souligné l'importance de l’anthropologie médico-légale dans les processus de justice transitionnelle.

Disparitions Forcées et Mémoire Historique : Enjeux de Reconnaissance et de Lutte - 2019, Paris (France)

La FEMED a organisé une conférence-débat consacrée aux disparitions forcées et à la préservation de la mémoire historique. Le panel d’intervenants, composé de personnalités de renom telles que Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, Emmanuel Decaux, professeur émérite et ancien président du Comité des disparitions forcées des Nations Unies, Geneviève Garrigos, responsable d'Amnesty International pour la région des Amériques, et Gilles Manceron, historien et coresponsable du groupe de travail "Mémoire, Histoire, Archives" de la Ligue des Droits de l'Homme, a souligné que les disparitions forcées sont un phénomène ancien, amplifié par les États modernes. Ces pratiques, qu’elles soient massives ou ponctuelles, témoignent de la volonté des régimes d'exercer un contrôle totalitaire par la terreur.

La conférence a également abordé l’importance de la reconnaissance des faits et de la préservation de la mémoire, tout en rappelant que la Convention Internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, adoptée en 2006, n’a été ratifiée que par une soixantaine d'États. Les intervenants ont insisté sur la nécessité pour les États de s'engager concrètement dans la lutte contre ce crime. Ils ont tiré la sonnette d'alarme sur la normalisation croissante de la violence et l'érosion des principes de dignité humaine, prenant l'exemple de la torture qui, selon eux, ne semble plus être une ligne rouge infranchissable pour de nombreux États.

Briser le Silence, Exiger la Justice - 2018, Paris (France)

À l'occasion de la journée internationale des victimes de disparitions forcées, la FEMED a organisé une série d'activités à Paris les 31 août et 1er septembre 2018, en partenariat avec Amnesty International, le CFDA et l'APADM. Le 31 août, une conférence-débats a eu lieu au siège d'Amnesty International France, centrée sur la lutte contre l'impunité des États responsables de disparitions forcées. Le panel d'intervenants comprenait des experts comme Emmanuel Decaux, ancien président du Comité des disparitions forcées des Nations Unies, Geneviève Garrigos, ancienne présidente d'Amnesty International France, et Geoffrey Pleyers, sociologue spécialiste des mouvements sociaux. Des militants et proches de disparus venant de Libye, du Bangladesh et du Mexique ont également participé aux discussions. Cette conférence a été enrichie par la projection de plusieurs documentaires poignants, tels que Les visages sous la poussière, qui racontent les histoires de disparitions forcées à travers des récits personnels.

Disparitions Forcées : Vérité, Justice et Témoignages Mondiaux - 2017, Paris (France)

Le 30 août, Journée internationale des victimes de disparitions forcées, a été marquée par des événements commémoratifs organisés par la FEMED en partenariat avec plusieurs organisations, dont Amnesty International France et le Collectif des Familles de Disparus en Algérie. À cette occasion, une campagne sur les réseaux sociaux a été lancée pour partager chaque jour l’histoire d’un disparu, afin de sensibiliser et de rendre hommage à toutes les victimes. Le 1er septembre, la FEMED a organisé une conférence autour du thème « Vérité et justice pour les familles de disparus », réunissant une centaine de participants pour une réflexion collective.

Au cours de cette conférence, des experts et militants des droits de l’Homme ont pris la parole pour aborder les enjeux des disparitions forcées. Parmi les intervenants figuraient S.E. François Croquette, ambassadeur français des droits de l’Homme, Emmanuel Decaux, ancien président du Comité des disparitions forcées des Nations Unies, et Geneviève Garrigos, ancienne présidente d’Amnesty International France. Ils ont abordé l’importance de l’action diplomatique, la nécessité de ratifier la convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées et la situation mondiale actuelle. Des militants de la FEMED, du Collectif argentin pour la mémoire et du Collectif Paris-Ayotzinapa ont également partagé des témoignages poignants sur la réalité des disparitions dans leurs pays, soulignant la diversité des situations, des succès judiciaires aux défis rencontrés par les familles en quête de justice.

Vérité et Justice : Souvenir des Disparitions Forcées au Kosovo - 2017, Belgrade (Serbie)

La conférence organisée par l’« Association des familles de personnes kidnappées et disparues au Kosovo et Metohija » a été un moment clé pour sensibiliser le public aux disparitions forcées de Serbes et Roms lors du conflit au Kosovo. En mai 2017, l’association a réuni des familles de victimes pour discuter de l’importance de la vérité et de la justice, un droit fondamental pour ceux qui ont perdu leurs proches. Cette initiative a permis de rappeler le sort tragique des 540 Serbes disparus dans cette région et de réitérer l’appel pressant pour l’ouverture des dossiers et la constitution d’une base de données afin de faire la lumière sur ces disparitions. L'association lutte quotidiennement pour la reconnaissance de ces injustices, notamment à travers des événements commémoratifs tels que la cérémonie du 18 juillet 2017, marquant l’anniversaire de l’enlèvement des Serbes à Orahovac, où de nombreuses personnes restent portées disparues après près de 20 ans. Lors de cette conférence, les représentants de l’association ont également exprimé leur solidarité avec les victimes d’autres associations et ont réaffirmé la nécessité de collaboration pour obtenir la vérité. L’un des moments les plus poignants de l’événement a été la commémoration sur le « monument de la Vérité » à Kosovska Mitrovica, où des couronnes ont été déposées en hommage aux victimes du district entre 1998 et 2000. La disparition de nombreux travailleurs de la mine, toujours non résolus après presque deux décennies, illustre le manque de progrès dans la résolution des cas de disparitions. Cette conférence a ainsi souligné l’importance d’un engagement continu pour obtenir justice et réparer les torts causés par ces crimes de guerre.

Lutter contre la Torture : Rôle du Système Judiciaire Libanais dans la Mise en œuvre des Normes Internationales - 2015, Beyrouth (Liban)

Le 31 octobre 2015, le CLDH a organisé à Beyrouth la Conférence Nationale pour la Prévention de la Torture, en partenariat avec l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Sous le haut patronage du Ministre de la Justice, le Général Ashraf Rifi, cet événement a réuni plusieurs juges, procureurs et acteurs du système judiciaire libanais. L'objectif principal était de fournir une plateforme de discussion sur la manière de lutter contre la torture au Liban, en explorant les rôles du pouvoir judiciaire et législatif. Les débats ont mis en lumière l'importance des décisions judiciaires dans la mise en œuvre des obligations internationales du Liban, notamment les engagements pris dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre la Torture et de son Protocole Optionnel.

La conférence a également abordé les efforts du Liban pour appliquer les recommandations de ces conventions internationales. Plusieurs intervenants ont souligné la gravité de la situation, notamment son Excellence Hester Somsen, Ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Liban, qui a mentionné les statistiques alarmantes du Comité des Nations Unies contre la Torture, selon lesquelles 45% des détenus au Liban sont soumis à la torture. Le secrétaire général de l’International Association of Prosecutors, Mr. Derk Kuipers, a insisté sur le rôle crucial des procureurs dans la défense des droits de l'Homme, en citant des exemples de législations régionales dont le Liban pourrait s’inspirer pour améliorer ses pratiques judiciaires.

Disparitions forcées en Irak, Syrie et Libye : Enjeux, Justice et Protection Internationale - 2014, Paris (France)

La Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, a organisé une conférence à Paris à laquelle ont participé le professeur Emmanuel Decaux, Président du Comité sur les disparitions forcées des Nations unies, Mme Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France mais aussi une journaliste et un auteur/poète syrien sont intervenus sur le thème : « Irak, Syrie, Libye, la recrudescence des disparitions forcées ».

Le panel a expliqué en quoi consistaient les disparitions forcées, les outils juridiques permettant de lutter contre cette pratique mais aussi la faiblesse des mécanismes de protection internationaux pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Les exemples de la Syrie, de l’Irak ainsi que de la Libye ont été utilisés pour illustrer les propos des membres du panel. À la suite de ces différentes interventions, un débat a eu lieu afin de permettre aux participants de poser des questions et d’échanger avec les panelistes. La conférence s’est achevée autour d’un cocktail où les conversations ont pu se poursuivre.

Disparitions forcées : Enjeux et perspectives pour la justice des victimes - 2013, Paris (France)

A l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues, la FEMED, avec le soutien d’Amnesty International, a organisé dans les locaux de cette dernière, le 29 août 2013, une conférence-débat portant sur cette violation majeure des Droits de l’Homme. Monsieur Olivier de Frouville, Président rapporteur du GTDFI et Monsieur Mouloud Boumghar, Professeur de droit public à l’Université de Picardie, ont notamment animé cette conférence.

Vers la Ratification de la Convention contre les Disparitions Forcées : Défis et Perspectives pour le Liban, - 2013, Beyrouth (Liban)

Dans le cadre de sa campagne pour la ratification de la Convention internationale sur la protection de toutes personnes contre les disparitions forcées, la FEMED avec le soutien du ministère des Affaires Étrangères français a organisé une conférence les 21 et 22 février 2013 à Beyrouth, au Liban. Cette conférence s’est déroulée sur deux jours avec une série d’interventions et de débats dans le but de réfléchir sur la démarche à adopter pour que le Liban ratifie cette Convention. Plusieurs interventions ont concerné la nécessité et l’intérêt de cet outil juridique de protection des personnes contre les disparitions forcées. Ces actions s’inscrivent dans la continuité des efforts de la FEMED pour la ratification de la Convention. Afin que l’État libanais accepte d’appliquer ce texte dans sa législation interne, la FEMED a mis en place un projet d’une durée d’un an. Une série de réunions et de rencontres ont été programmées pour renforcer la mobilisation et la coordination entre les organisations locales et les organisations internationales. La finalité de ces activités est également de sensibiliser l’opinion publique ainsi que les différentes autorités politiques concernées. Rappelons que le Liban a signé la Convention le 6 février 2007 mais n’a toujours pas ratifié cet instrument. Ce pays compte plus de 17 000 disparu(e)s, il est donc urgent que les autorités rétablissent la vérité sur le sort de ces personnes, rendent justice aux familles de disparu(e)s et mettent en œuvre un processus de restauration de la mémoire des victimes.

Houcine El Manouzi : Mémoire, Histoire et Lutte pour la Vérité - 2012, Rabat (Maroc)

À l’occasion du 40e anniversaire de la disparition forcée de Houcine El Manouzi, plusieurs événements commémoratifs ont été organisés au Maroc en partenariat avec la FEMED. Enlevé en 1972 à Tunis par les services de sécurité marocains et tunisiens, Houcine El Manouzi, syndicaliste et militant politique, a été de nouveau arrêté en 1975 après une évasion, puis a définitivement disparu. Sa famille, qui n’a plus eu aucun signe de vie depuis cette date, continue de revendiquer vérité et justice. Une conférence de presse tenue le 9 novembre 2012 au siège du syndicat national de la presse marocaine a permis aux proches d’informer le public sur l’évolution de la plainte déposée auprès du Procureur de la Cour d’Appel de Rabat, afin de relancer l’enquête restée lettre morte.

Parallèlement, un séminaire intitulé Devoir de "Mémoire" et besoins de "l’Histoire" a réuni universitaires et militants autour des enjeux mémoriels liés aux disparitions forcées au Maroc. Une projection de film et une exposition photo ont rendu hommage à Houcine El Manouzi et à l’ensemble des disparus marocains, rassemblant un large public autour de témoignages poignants. Ces journées de commémoration ont culminé avec une rencontre nationale de solidarité et de mobilisation pour exiger vérité et justice, réaffirmant la nécessité de lutter contre l’oubli. Ces événements, portés par la FEMED et ses partenaires, ont marqué un temps fort de mémoire collective et d’engagement citoyen.

Un an après l'entrée en vigueur de la Convention : Urgence de l'engagement international contre les disparitions forcées - 2011, Genève (Suisse)

À l’occasion du 40e anniversaire de la disparition forcée de Houcine El Manouzi, plusieurs événements commémoratifs ont été organisés au Maroc en partenariat avec la FEMED. Enlevé en 1972 à Tunis par les services de sécurité marocains et tunisiens, Houcine El Manouzi, syndicaliste et militant politique, a été de nouveau arrêté en 1975 après une évasion, puis a définitivement disparu. Sa famille, qui n’a plus eu aucun signe de vie depuis cette date, continue de revendiquer vérité et justice. Une conférence de presse tenue le 9 novembre 2012 au siège du syndicat national de la presse marocaine a permis aux proches d’informer le public sur l’évolution de la plainte déposée auprès du Procureur de la Cour d’Appel de Rabat, afin de relancer l’enquête restée lettre morte.

Parallèlement, un séminaire intitulé Devoir de "Mémoire" et besoins de "l’Histoire" a réuni universitaires et militants autour des enjeux mémoriels liés aux disparitions forcées au Maroc. Une projection de film et une exposition photo ont rendu hommage à Houcine El Manouzi et à l’ensemble des disparus marocains, rassemblant un large public autour de témoignages poignants. Ces journées de commémoration ont culminé avec une rencontre nationale de solidarité et de mobilisation pour exiger vérité et justice, réaffirmant la nécessité de lutter contre l’oubli. Ces événements, portés par la FEMED et ses partenaires, ont marqué un temps fort de mémoire collective et d’engagement citoyen.

La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées au défi des pays euroméditerranéens - 2009, Istanbul (Turquie)

2009

Du 11 au 13 décembre 2009, la Troisième Rencontre Euro-méditerranéenne des Familles de Disparus s’est tenue à Istanbul, autour du thème central : « Justice transitionnelle et disparitions forcées ». A cette occasion, la cconférence mise en place a réuni 120 participants, dont 60 invités internationaux, venus d’associations de familles de disparus et d’ONG engagées dans la lutte contre l’impunité, originaires de toute la région euro-méditerranéenne : Algérie, Maroc, Liban, Bosnie, Kosovo, Serbie, Irak, Chypre, Espagne et Turquie. L’événement a permis de croiser les expériences et les luttes, à travers une série d’interventions d’experts internationaux, de militants et de représentants de commissions vérité, autour des mécanismes de justice transitionnelle, du droit à la vérité, des réparations, et de la préservation de la mémoire. Parmi les intervenants figuraient notamment Cristian Correa de l’ICTJ, Johanne Levasseur du CICR, Eren Keskin, Pierre Hazan, Gabriella Citroni, ainsi que des militants de terrain tels que Nezehat Teke, Cemal Bekta et Muharrem Erbey. L'expérience marocaine avec l’Instance Équité et Réconciliation, les initiatives en Bosnie, à Chypre ou en Afrique du Sud ont nourri les débats. Cette rencontre a mis en lumière les tensions entre paix et justice, les limites des amnisties, et l’importance du rôle de la société civile dans la quête de vérité. Elle a également permis de réfléchir aux garanties de non-répétition, notamment à travers la préservation des archives et de la mémoire.

Vérité en Algérie : Bilan et perspectives un an après les recommandations onusiennes - 2009, Genève (Suisse)

Les 5 et 6 mars 2009 s’est tenue une Conférence sur la « Vérité en Algérie : Bilan et perspectives un an après les recommandations onusiennes » au Centre International des Conférences de Genève. Cette Conférence a été organisée par le Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA), en partenariat avec l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT), les associations algériennes de familles de victimes du terrorisme Djazaïrouna et Somoud, avec le soutien de la Fédération Euroméditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED), la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et le Cairo Institute for Human Rights (CIHRS). Le premier jour, les participants à cette Conférence ont abordé la question de l’impunité des auteurs de crimes graves que consacre la Charte « pour la paix et la réconciliation nationale ». Ils ont également fait le point sur la position officielle des autorités algériennes à l’égard des recommandations des mécanismes onusiens de protection des droits de l’Homme. Le deuxième jour, les participants ont débattu de la création d’un mécanisme de justice transitionnelle qui pourrait mener le pays à une paix effective en Algérie et qui permette d’établir la vérité et de rendre justice aux victimes, conformément aux conclusions et recommandations du « Séminaire pour la Vérité, la Paix et la Conciliation », organisé à Bruxelles les 18 et 19 mars 2007. Les participants ont notamment abordé longuement la question des formes de réparation souhaitées par les victimes. Il en résulte que la réparation ne peut se limiter à un aspect financier.

La réparation telle que défi nie par le droit international comporte cinq formes : la restitution, l’indemnisation, la réadaptation ou réhabilitation, la satisfaction et les garanties de non renouvellement. Ils saluent par ailleurs la présence des représentants de la Commission Nationale Consultative pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH) qui ont répondu à l’invitation des organisateurs. Cette contribution est considérée comme une première qui mérite d’être rééditée en Algérie. Les représentants de la CNCPPDH ont présenté leur bilan des mesures d’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Les organisateurs trouvent ce bilan en deçà de leurs attentes. Les participants demandent aux autorités algériennes qu’elles permettent l’organisation d’évènements de ce type en Algérie dans un avenir très proche. Les participants ont également regretté que plusieurs associations de victimes, dont SOS Disparus, n’aient toujours pas obtenu un statut juridique légal de la part des autorités algériennes. Ce statut leur permettrait en effet de sortir de la situation actuelle où leurs activités sont réprimées et de pouvoir travailler en toute quiétude sous la protection de la loi.

Rencontre Euroméditerranéenne des Familles de Disparu.es : La Convention Internationale et les Défis Régionaux - 2008, Rabat (Maroc)

Les 12, 13 et 14 juin 2008, la FEMED a organisé une conférence au Maroc, à Rabat, qui a également joué le rôle d’assemblée d’adhésion. C’est en collaboration avec les organisations locales que la conférence intitulée « Deuxième rencontre euroméditerranéenne des familles de disparu.es » a eu lieu, avec pour thème « La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées au défi des pays euroméditerranéens ». L’objectif de cette deuxième rencontre fut triple : 1. Former et sensibiliser les associations de familles de la région sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions ; 2. Servir de plateforme d’échange d’expériences entre les associations de familles ; et, 3. Présenter la FEMED et inviter les participants à y adhérer.

Plus d’une centaine de personnes d’horizons divers furent présents, en particulier des représentants d’associations de familles de disparus, issus de plusieurs pays tels que l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, l’Espagne, l’Irak, le Liban, la Libye, le Maroc, la Serbie, la Syrie, ou encore la Turquie ; ainsi que des experts et professeurs de droit international, des militants des droits de l’Homme et des organisations internationales ou régionales. Pendant trois jours, la conférence a permis de créer un véritable espace de dialogue et de mise en réseau. Pour beaucoup, c’était la première occasion de rencontrer leurs homologues d’autres pays, de partager des expériences, de confronter des contextes nationaux et de réfléchir à des stratégies communes. Des liens concrets ont été noués, des initiatives conjointes envisagées, avec un objectif partagé : lutter contre les disparitions forcées et faire progresser la vérité et la justice à l’échelle régionale. La conférence s’est conclue par une déclaration forte : l’Appel de Rabat, invitant les États à ratifier et appliquer la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, rappelant ainsi l’importance d’un engagement politique clair face à l’impunité.