Alors que l’Arabie Saoudite s’apprête à autoriser les femmes à conduire en juin prochain, plusieurs figures emblématiques de la lutte pour les droits des femmes sont arrêtées en ce mois de mai 2018. Parmi elles, Loujain al-Hathloul, militante de longue date, connue pour avoir défié publiquement l’interdiction. Les autorités accusent ces femmes de "soutenir des entités étrangères" et de "porter atteinte à la stabilité du royaume", une justification floue qui alimente l’inquiétude des défenseurs des droits humains.
Ces arrestations interviennent alors que le prince héritier Mohammed ben Salmane tente de redorer l’image du pays à l’international avec son programme de réformes "Vision 2030". La levée prochaine de l’interdiction de conduire est présentée comme un geste symbolique fort, mais la répression des militantes remet en question la sincérité de cette ouverture. Les femmes qui ont combattu pour ces avancées sont aujourd’hui réduites au silence, voire criminalisées, dans un climat de peur.
La communauté internationale réagit vivement. Des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International dénoncent une opération visant à confisquer les réformes au profit du pouvoir, sans reconnaître le rôle des activistes. Sur les réseaux sociaux, des appels à la libération immédiate des détenues se multiplient. Pendant ce temps, en Arabie Saoudite, l’espoir d’un véritable changement social semble s’entrechoquer avec la réalité d’un autoritarisme persistant.