La Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées a organisé une formation en marge de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) à Banjul (Gambie). Des militants des droits de l’Homme venus de différents pays, Burundi, Congo, Cote d’Ivoire, Maroc et Tunisie ont bénéficié de cette formation qui s’est tenue sous le thème « Vérité et Justice pour les disparus ! ». Les travaux de cette formation se sont penchés sur les normes et mécanismes africains de protection des droits de l’Homme. Il est apparu qu’aucun mécanisme de protection et de prévention contre les disparitions forcées ou involontaires n’existe réellement, alors que la disparition forcée fait rage dans tous les pays du continent et est souvent systématique et généralisée. Il est également essentiel de s’intéresser davantage à ces mécanismes et aux normes qui les règlent et à leurs modalités d’application, afin de rendre leur mise en œuvre plus efficace. Parallèlement au renforcement de tels mécanismes, il est primordial d’introduire une référence aux disparitions forcées dans les Statuts de l’Union Africaine et de la CADHP. Il est ainsi crucial de sensibiliser les responsables de l’Union Africaine au sujet de la disparition forcée en Afrique. Les personnes réunies lors de cette formation encouragent les ONG à saisir la CADHP par des communications individuelles sur les disparitions forcées et appellent la CADHP à examiner ces communications dans des délais raisonnables. Un appel est aussi adressé aux associations de défense des droits de l’Homme, aux familles de disparu(e)s et à leurs représentants d’œuvrer et de travailler ensemble afin de mettre fin à cette pratique et à l’impunité qui l’accompagne.
Considérant que la disparition forcée est un crime contre l’humanité lorsqu’elle est commise de façon massive et systématique et qu’elle nuit gravement au rétablissement et au maintien de la paix civile, les participants ont, au terme de cette formation, rédigé la déclaration suivante.
Ils appellent tous les Etats membres de l’Union africaine à :
- Libérer toutes les personnes disparues qui sont encore détenues arbitrairement
- Éradiquer le phénomène des disparitions forcées afin que ce crime cesse définitivement sur le continent africain
- Établir la vérité et mettre fin à l’impunité - Mettre en place des mécanismes fiables et effectifs afin de garantir la non-répétition de ces actes
- Veiller à ce que la sécurité des défenseurs des droits de l’Homme soit assurée sur toute l’étendue de leur territoire.
Banjul, Gambie, le 24 octobre 2016